Covid mon amour

20/08/2020 17:11 - Commentaire(s) - Par Olivier Caeymaex

Tu vas donc tout changer. Tu nous co-vides de nos habitudes d’abord, puis de nos certitudes ensuite. Peut-être aussi de nos servitudes? Tu nous rappelles qu’un corps, on a. Tu nous rappelles qu’il est mortel, et que la grande faucheuse se joue des limites de classes, des frontières, des procédures administratives, des mesures sanitaires et de notre opinion sur la vie. Quoique, mais bon.

Tiens, opinion, ça rime avec oignon. Un signe peut-être? Bref.

Tout cela, ça fait beaucoup: le confinement, le déconfinement, l’espace quantique entre les deux (il est plus facile de se prononcer sur l’état de santé du chat de Schroedinger que de savoir s’il faut porter son masque ou pas), les complots que l’on démonte pour vous sur youtube, ceux que l’on monte avec vous sur whatsapp... Quelle soupe!

Ce mic-mac généralisé, c’est un bon point de départ pour une petite repasse de questionnement existentiel. Il y en a un peu plus, je vous le mets quand même?

Pourquoi je me fatigue à écrire tout cela ici?

Parce que ça me fait du bien. Vous proposer des réflexions, ça m’oblige à en avoir. Ou plutôt à les ordonner, parce qu’en avoir, ça ça va. C’est plutôt de les positionner et les faire résonner qui pose problème. Je sais raisonner, mais j’ai encore des choses à apprendre pour ce qui est de résonner.

Et puis je le fais aussi parce que nous sommes malins. Nous sommes de rusés chenapans, suffisamment outillés que pour réussir à éviter le changement. On croit le vouloir, ce changement, n’est-ce pas? Nous l’appelons de nos voeux. Ah oui, vraiment? Postulons qu’en réalité, nous y résistons de toutes nos forces. Nous attendons qu’il nous rattrape. Nous le testons. Quelque part subsiste encore la croyance que nous pourrions y échapper. En bon rationnaliste que nous sommes, nous testons cette hypothèse, en la soumettant à l’épreuve du temps, ce temps dont nous croyons encore disposer, comme nous avons cru pouvoir disposer de tout le reste.

Je vais m’attacher à partir d’où nous sommes, ER-Orange pour les intimes, voir où la dissonance se fait entendre, faire le point sur les angoisses que cela suscite mais aussi sur les perspectives que cela ouvre et sur ce qui mérite d’être tenté. En ligne de mire, je vise là où nous pourrions aller. Là où nous irons de toutes façons. J’appelle FS-Vert à la barre.

Parce que le changement, il aura lieu. D’une façon ou d’une autre, par la porte ou par la fenêtre. Les deux seules variables d’ajustement, c’est le niveau de douleur dont nous aurons besoin avant d'accepter d’y aller, et le temps qui nous sera nécessaire pour cela. Ces deux variables se traduiront par une réalité très facilement objectivable: il suffira de se compter. Nous verrons si nous sommes 1, 2, 8, 10 ou 12 milliards à danser sur la planète, et ce qu’il sera advenu des autres. Sans doute pas pour rien que l’on commence à parler de compostage humain…

Allez, à demain :-)

#covidmonamour
Olivier Caeymaex

Olivier Caeymaex